Cash Investigation – Pesticides et réactions

14 02 16 – Elise Lucet racontait l’utilisation des pesticides dans son émission Cash Investigation diffusée le 2 février 2016 sur France 2

Cash Investigation – Pesticides et réactions

Elise Lucet avait réalisé une carte géante de France de vente des pesticides dangereux, département par département. Ils sont classés cancérigènes et nocifs pour la reproduction, ils sont des perturbateurs endocriniens ou neurotoxiques. C’est noir pour trois d’entre eux : la Gironde, la Marne et la Loire-Atlantique. Cette carte était présentée au ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll.

Les pesticides

Ils ne se voient pas à l’œil nu, mais ces herbicides, insecticides ou fongicides ne sont pas anodins. Ils auraient des effets nuisibles sur l’environnement et un impact sur notre santé.
Syngenta (suisse), Monsanto (américain), Bayer (allemand) et Dow Chemical (américain) sont des multinationales de l’agrochimie qui fabriquent les pesticides utilisés dans l’agriculture. Leurs produits se retrouvent dans les aliments, dans l’eau du robinet et dans l’air.
Près de 65 000 tonnes de pesticides purs sont épandues chaque année sur notre territoire. La France est le premier consommateur de produits phytosanitaires en Europe.

Pour l’enquête de Martin Boudot, la base de données des ventes de pesticides en France va de 2008 à 2013.
Après un an d’investigations en France, en Allemagne, en Suisse et aux Etats-Unis dont Hawaï, Cash Investigation révèle que certains produits mettent nos enfants en danger (et pas nous ?) ; l’émission s’intéressent aux risques sur nos enfants dans l’espoir de nous sensibiliser plus, nous les adultes (hors d’atteinte ?).

En Gironde, à proximité des vignes 132 établissements scolaires sont situés dans des zones dites sensibles en raison de leur proximité avec des ZEP (zones d’épandages de pesticides). La majorité des pesticides utilisés dans les vignes sont des fongicides qui tuent des champignons comme le mildiou. La mode du vin bio – plus cher, et le plan Ecophyto visent à réduire de 50% l’utilisation de pesticides en France d’ici à 2018.

3500 tonnes de pesticides dangereux sont vendues chaque année dans les trois départements pointés du doigt, dont le folpel (blé, pommes de terre, tomates vignes) supposé cancérogène ; ils sont pourtant autorisés par la législation.

L’objectif du ministre de l’Agriculture est de baisser de 50% les utilisations des pesticides d’ici à 2025.

«Les pesticides tuent les insectes et éliminent les mauvaises herbes ; bref, ça protège les cultures» dit le journaliste de France 2. C’est tout. C’est dommage. C’est le ton de l’émission.
Les autorités prennent des mesures de précaution, de protection comme l’installation de haies ou de filets brisants. Les médecins préconisent des actions simples comme « se mettre au bio ».
Nos autorités n’envisagent pas l’arrêt des épandages de pesticides. Pourquoi ? Parce qu’ils ne sont pas tous des détracteurs pour l’Homme. Parce que les normes européennes de sécurité sont strictes et supposées être respectées.

Le groupe Bayer commercialise du folpel ; selon lui, « il protège les cultures de nombreuses maladies afin d’assurer, partout dans le monde, la production de denrées alimentaires saines et de qualité. Le folpel est un outil indispensable pour traiter un large spectre de maladies de la vigne. S’il est utilisé conformément aux règles de bonnes pratiques, il est sans risque pour la santé des consommateurs et l’environnement.» Bayer est l’inventeur de l’aspirine ; son folpel serait l’aspirine des plantes, qui est peut-être cancérigène.
L’atrazine mis dans l’eau est produit par le groupe suisse Syngenta. Il est un désherbant super-puissant. Il a été interdit dans l’Union européenne en 2003 et en Suisse (!!) depuis 2012 car il est trop persistant dans les sols. Il désherbe aussi notre intérieur !
Lors de l’émission d’Elise Lucet, Stéphane Le Foll s’est engagé à limiter l’utilisation du chlorpyriphos-éthyl dès cette année. C’est un insecticide préconisé pour traiter les abricotiers, crucifères oléagineuses, pêchers, poiriers, pommiers et vigne. Mais comme l’atrazine, il pollue les nappes phréatiques et provoque des malformations infantiles. Il est pourtant le plus vendu au monde.

Voir Cash Investigation Produits chimiques : nos enfants en danger : http://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/cash-investigation/cash-investigation-du-mardi-2-fevrier-2016_1286821.html

Elise Lucet et Cash Investigation n’ont rien proposé contre l’industrie dit de la protection des plantes.
Arrêter de respirer, boire l’eau minérale, manger bio, ne pas fumer…Le bio antidépresseur fait ses choux, engraissés par ces émissions.

Réactions

Pauline Moullot le 11 février 2016 pour Libération :
«L’émission a révélé que 97 % des denrées alimentaires de l’Union européenne contiennent des pesticides. Problème, ils ont mal lu l’étude qui donne ce chiffre  (…) le titre complet du communiqué relatant l’étude est : «Plus de 97 % des aliments contiennent des résidus de pesticides dans les limites légales.» Tout est dans la fin du titre, «dans les limites légales». Cela change tout : les 3 % restant sont  les produits dont la teneur en pesticides dépasse les normes. L’agence européenne se réjouit de voir que les limites autorisées sont largement respectées. »

Un agriculteur arrose de pesticides un champ de pommes de terre à Godewaersvelde (France) © Philippe Huguen 2012 / AFP.

Suite à ce reportage, une Marche blanche contre les pesticides a été organisée à Bordeaux le dimanche 14 février 2016. 500 personnes ont manifesté, menées par Marie-Lys Bibeyran et Valérie Murat. Leur père et frère, vignerons-ouvriers viticoles, sont décédés d’un cancer.

le Vin, le Rouge, la Chine

Lire le Vin, le Rouge, la Chine sur les investissements des Chinois dans les vignobles français. www.levinlerougelachine.com