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ou plus tard. Veuillez lire Débogage dans WordPress (en) pour plus d’informations. (Ce message a été ajouté à la version 6.7.0.) in /home/hebdovinpf/hebvinch/wp-includes/functions.php on line 611402 03 19 – Gilles Pauquet est œnologue. Il remplace Gérard Colin comme consultant viti-vinicole en Chine pour le Groupe Taïla. Rencontre à Bordeaux chez Lina Fan avec Monsieur Chen, président du Groupe le 19 février 2019
Œnologue conseil depuis 1977, pendant 35 ans pour les Pomerol, Saint Emilion et les Bordelais, Gilles Pauquet est diplômé de la faculté de Bordeaux (DNO, DUESTVV, DUAD). Il a pris sa retraite en 2012. Il était le discret intervenant dans de nombreux crus de prestige comme les Châteaux Figeac et Cheval Blanc, Château L’Armont, Château L’Arrosée, Château Brun, La Conseillante, Château le Caillou, Château Teyssier, Château Saint-Georges côte Pavie, Château Martinet, Château l’Enclos, Grand Ormeau, Château Roc de Boisseaux, Château de La Tuilerie des Combes, Château de Fonbel, Haut-Chatain, Bellefont-Belcier et La Commanderie (repris par des Chinois) etc…
« Je suis marié, j’ai des enfants, je suis grand-père. Ils ne sont pas œnologues et n’ont pas voulu reprendre ma suite ; c’est pourquoi j’ai pris un associé Stéphane Toutoundji, puis deux avec Thomas Duclos, au laboratoire ».
Auparavant, Gilles Pauquet était Chairman de TWA Trusted Wine Association, une ONG mise en place pour combattre les contres façons dans le monde du vin et en Chine.Actuellement Gilles Pauquet est consultant viti-vinicole de Taïla Group en Chine.
« Monsieur Chen est un patron sympathique avec qui j’ai des liens amicaux. C’est lui qui est venu me chercher, par l’intermédiaire de Lina Fan. Je venais de prendre ma retraite. Lina m’a présenté Monsieur Chen au Grand hôtel de Bordeaux. La fatalité c’est que c’était le jour où Gérard Colin est décédé (le 8 février 2017). J’ai accepté la proposition de Monsieur Chen de l’aider en conseil, en consulting ; en fait, je fais plutôt de l’accompagnement. C’est compliqué et très intéressant. Monsieur Chen est un entrepreneur. Comme il aime la vigne, il a créé son vignoble.
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Tous les lundis matin nous faisons une réunion sur wechat avec l’équipe du vignoble en Chine et je reçois au moins un, sinon deux messages par jour de questionnements. Ca me plait, j’adore ça mais heureusement que je suis disponible. L’équipe en place est chinoise, avec une interprète formidable qui se fait appeler Sophie ; elle a étudié 6 ans en France, elle a connu Gérard Colin ; elle comprend ma façon de fonctionner et bien sur la mentalité chinoise ; donc elle fait l’interface, elle met de l’huile dans les rouages et ça se passe bien. Parfois je lui dit ‘’tu sais ce que je pense donc tu le traduit en bon chinois pour qu’il comprennent ; elle formule à la mode chinoise. Ils ont compris que je suis là pour les aider et pas pour les fliquer et c’est très agréable. Je leur apprends même comment faire gagner de l’argent à leur patron.
A Taïla, il y a 80 hectares de vignes à vin et 20 hectares de raisins de table. Ce vignoble a été mis en place par Gérard Colin, comme un terrain d’essais, des plantations pour voir, des prototypes. Grâce à ça, Gilles sait ce qu’il ne faut plus faire et ça lui rend grandement service pour l’installation du nouveau vignoble de 200 hectares ; celui-ci sera à 5 kilomètres environ. En Chine, on n’est jamais propriétaires de la terre ; Monsieur Chen est en pourparler avec les Autorités pour racheter les concessions des paysans. « Dans quelques semaines nous allons évaluer les sols et le terroir pour faire des vins Rouges et Blancs. Aujourd’hui, on commence à comprendre, à bien cerner les cépages qui s’adaptent, comme le cabernet-sauvignon, le marselan ; ici ils ont le cabernet guernich qui ressemble beaucoup à la carménère et qui est intéressant en assemblage. Les plans de cabernet franc ne sont pas qualitatifs donc il va falloir trouver autre chose. Il y a le chardonnay pour le Blanc et le viognier qui fait des Blancs floraux, fruités, délicats ; il n’y en a pas beaucoup donc ça permettra de se démarquer un peu. J’envisage des essais sur un autre cépage blanc et on verra si ça marche ; il ne faut pas être têtu dans la vie mais il faut être curieux, expérimenter.
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C’est un super challenge mais il faut mettre en place des équipes ; celles qui acceptent de perde un peu cette façon de voir à la chinoise, cette façon très ancrée de ce qu’ils ont appris à l’école, de ce qu’ils ont appris des anciens ; ils manquent un peu de curiosité et d’esprit d’initiative ; il ne faut pas avoir peur d’être intuitif mais c’est compliqué pour eux. Ils voudraient que tout soit défini de façon très cartésienne, et dans le vin ce n’est pas le cas. Les choix de cépages, les portes greffes, les barriques… ça se fait grâce à l’expérience et eux ils voudraient qu’on définissent un carcan en disant : à partir de tel cépage on fait tant de pourcentage de barriques neuves, usagées… Et non, ça ne marche pas comme ça ! Ils pensent que, si on réussit une année une belle cuvée avec un cépage donné, on peut reproduire ce même schéma tous les ans ; et non, l’année suivante il faut se remettre en cause, la matrice n’est pas la même, comme la maturité et la climatologie ; ainsi il faudra modifier, ajuster la vinification, extraire plus ou moins. Ils ont beaucoup à apprendre et de mon coté j’ai beaucoup à leur apporter.
Gilles Pauquet a toujours mit un point d’honneur à conseiller chaque vignoble différemment, car les vignerons n’ont pas tous les mêmes objectifs, les mêmes consommateurs. La nature est capricieuse ; il faut donc beaucoup de souplesse dans les étapes importantes des vins comme les dates de l’écoulage ou de la mise en bouteille.
« Je vais en Chine quatre fois par ans, au début des vendanges, à la fin des vendanges, j’y vais pour les assemblages et pour préparer la mise en bouteilles, chaque fois une semaine.
De France, je suis tous les lundis en visio-conférence, cela me permet de voir comment ils réagissent, il y a plein de choses qui se disent dans un regard ; et tous les jours en SMS. Je les aide dans les mises en place, dans le travail de la semaine. Il ‘y a pas qu’une relation de travail, il y a une relation de confiance, une amitié qui est en train de naître qui est fort sympathique.
J’ai finalisé le 2016, le vin était dans les cuves, on a fini les ‘’malo’’, les assemblages et la mise en bouteilles. Après, j’ai fait 2017 et 2018. Chacun prend ses marques. C’est bon, le 2018 va être très bon ; on a fait de belles choses dans toutes les couleurs. Je leur ai fait changer leur process d’élaboration pour le Rosé et lors du 1er concours auquel on a participé on a remporté la médaille d’Or. La cible de Monsieur Chen c’est la jeunesse chinoise qui voyage, c’est pourquoi j’insiste sur une production de Rosé pâle, à la mode, plus que le Rosé rouge foncé sucré qui ne correspond plus au goût international. Les vignes des Rouges du domaine ont vieillis et sont de meilleure facture. On va sans doute arrêter l’Italian Riesling local. Je profite des essais de Gérard, des bons et des mauvais. »
Il est à l’honneur au domaine, avec une salle de dégustation, des voiturettes pour visiter le vignoble, un hôtel, des pavillons et 12 châteaux – l’un d’eux représente un château de la Loire. Le projet de Monsieur Chen est de créer un grand musée, à l’image de la Cité du vin de Bordeaux.
Le vin de Monsieur Chen se boit en Chine seulement. Mais la région où il est produit, le Shandong, recense près de 99 millions de personnes. La ville la plus proche du domaine c’est Rushan et ses 600 000 habitants. Les visiteurs se pressent.
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« Dans le vin, le principal n’est pas l’emballage, avec des étiquettes ‘’exotiques’’ mais le contenu ! De plus, il ne faut pas oublier qu’au XIX siècle déjà certains noms n’avaient pas tous des consonances très françaises, dus aux achats des Irlandais entre autres, ou les britanniques.
Les excès sont toujours catastrophiques. Faire du tout chimie n’est pas bon, et faire du bio sans le maîtriser et sans être conscient de tous les problèmes que cela procure, en particulier le fait que, statistiquement, on perd pratiquement une récolte sur quatre, avec moins de rendements, plus de maladies, ça, il faut pouvoir l’assumer ; au bout d’un moment je me questionne et je pense que le juste milieu est la bonne voie à suivre, mais il y a une tendance, il y a une mode. Le souci c’est qu’on n’a pas de recul sur le vin sans soufre; on ne sait pas comment il sera dans 20 ans, 30 ans… Les vins qui ont été élaborés de façon classique, avec un petit peu de SO2 (dioxyde de soufre) pour préserver au niveau de l’hygiène les barriques, éviter les oxydations, on sait comment ils seront dans 40 ans. Si le vin sans soufre n’est pas fait pour être gardé alors il n’y a pas de problèmes. Mais Pasteur a passé sa vie à faire des recherches microbiologiques et considéré que l’oxygène n’est pas forcément l’ami du vin. Il faut vivre avec son temps, je le conçois. Il y a encore plein de choses à découvrir, il suffit d’être curieux et ne pas dire ‘’je sais’’.
J’ai fait beaucoup de sport et j’avais toujours dit que je ne ferai pas le match de trop, et quand je rencontre des vieux clients ça me fait chaud au cœur quand ils disent : tu aurai pu continuer un peu, plutôt que : ce vieux con aurait du arrêter avant. Et puis je profite un peu depuis 2012, parce que l’eonologue n’a pas de vacances ».
« Je connais Gilles par un propriétaire de Saint-Emilion. J’avais un projet de vin de glace au Nord de la Chine qui a intéressé Gilles : nous sommes allés au cœur de la Manchourie pour étudier les sols, créer un nouveau cépage qui pourrait s’adapter là. J’étais étudiante et Gilles m’a beaucoup appris. Il est très professionnel. Lorsque Monsieur Chen m’a parlé de la succession de Gérard Colin, j’ai pensé que Gilles serait l’homme de la situation ». Lina dirigeait un vignoble à Margaux pour une entreprise chinoise. Actuellement est créé un atelier de dégustation pour les Chinois à Bordeaux.
Lire aussi l’article : un Œnologue français en Chine. Hommage à Gérard Colin. 2 ans déjà, en cliquant sur Gérard Colin
Voir le début du film »Chine, Révolution dans le vignoble », avec Monsieur Chen, sur
https://www.gad-distribution.com/fr/documentaire/4f2e50d22436e7a38e8a8194deebed7d5ac387702afc7677661669
Les 162 vignobles français achetés par les Chinois sont décrits : 150 Châteaux de Bordeaux, 10 vignobles en France, 2 Maisons de cognac.
Pourquoi ces vignobles sont-ils en vente ? Pourquoi les Chinois les achètent-ils ?
255 pages et 350 photos de Laurence Lemaire, préfacées par Alain Juppé et Alain Rousset.
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