29 01 16 – Elle s’appelle désormais La Cité du Vin depuis le 26 octobre 2015, remplaçant La Cité des Civilisations du Vin
Depuis 5 500 ans avant notre ère, le vin est au cœur de la vie des hommes. Bordeaux est reconnue comme capitale économique mondiale du vin ; sa Cité du Vin ajoutera une dimension culturelle.
François Hollande inaugurera La Cité du Vin de Bordeaux le 31 mai 2016.
Si le calendrier du Président de la république ne le permet pas, Manuel Valls le représentera pour son inauguration afin d’accompagner Alain Juppé, maire de Bordeaux et candidat aux Primaires de 2017.
Avec 13 350 m2 édifiés au bord de la Garonne, sa silhouette évoque le mouvement du vin qui tourne dans un verre et la forme d’un cep.
“C’est le seul endroit au monde où on parlera des vins du monde entier”, me dit Sylvie Cazes, présidente du fond de dotation. Le coût à la livraison est estimé à 81,1 millions d’euros hors taxes dont 77% de financements publiques ; pour les 23% restant, le fond de dotation compte 60 mécènes dont la banque Crédit Agricole, le Prince Robert du Luxembourg président de château Haut-Brion, Bernard Magrez, 9 ‘’grands châteaux’’, des maisons de négoce, la tonnellerie Radoux…
Depuis mi-septembre 2015, voyez les reportages de Jean-Pierre Stalh pour France 3 :
http://france3-regions.blog.francetvinfo.fr/cote-chateaux/category/cite-des-civilisations-du-vin
Le 30 avril 2015, la soirée Les vins du monde, aux Nations-Unies à New-York, a aidé au financement de la Cité du Vin.
Les Amis Américains de la Cité ont organisé une levée de fonds pour la soutenir, en présence du maire de Bordeaux Alain Juppé.
80 vins de 55 pays, 300 personnes dont 50 ambassadeurs ont participé à cette superbe réception ; le prix du ticket d’entrée avoisinait 650 euros. La somme espérée par la fondation américaine était d’environ 1 million de dollars pour financer l’auditorium Thomas Jefferson (celui-ci séjourna à Bordeaux avant d’accéder à la présidence des Etats-Unis).
David Wolf est membre du board des American Friends of Cité du Vin : «C’est un endroit où tous les amateurs de vins dans le monde seront réunis. C’est surtout un monument dédié aux vins du monde entier, et qui honore l’histoire du vin et les civilisations du vin»
Alain Juppé a célébré la création de cette organisation à but non lucratif dirigée par Robert Wilmers, propriétaire du château Haut-Bailly en Pessac-Léognan, et par George Sape.
David Wolf ajoutait : «On va faire une publicité énorme pour soutenir cette cause. J’ai été choisi pour faire partie du board car depuis ma jeunesse j’ai un amour irrationnel pour tout ce qui est français et surtout le vin. La région de Bordeaux est la région la plus célèbre au monde, mais dans l’esprit des jeunes américains c’est un peu moins accessible, alors on va essayer de changer cela.»
La Fondation pour la culture et les civilisations du vin a été reconnue d’utilité publique par décret le 11 décembre 2014. Elle a prit le relais de l’association qui portait le projet depuis 2009. Ses 3 membres fondateurs sont la Ville de Bordeaux, le CIVB et le Crédit Agricole d’Aquitaine, soutenus par la Fondation américaine Clarence and Anne Dillon Dunwalke Trust, nommée American Friends of Cité des Civilisations du Vin, présidée par Robert Wilmers.
Le 23 janvier 2015, Sylvie Cazes a été élue Présidente de la Fondation et Philippe Massol directeur général ; Bernard Farges président du CIVB en devient le Vice-Président, Nicolas Gailly le trésorier, et Jack Bouin directeur du Crédit Agricole d’Aquitaine est le secrétaire.
574 arcs en lamellé-collé constituent son ossature bois. Chacun d’eux est réalisé selon un moule différent. Ces éléments de charpente sont en épicéa du Nord de l’Europe pour les parties protégées. Ils sont en Douglas français, un résineux du Nord de la France, pour les parties extérieures. Les arcs ont été fabriqués dans les ateliers Caillaud (Maine-et-Loire) et Fargeot (Saône et Loire). La phase de pose s’est chevauchée avec la mise en place des 1ers panneaux de vêture en verre et en aluminium.
Sa façade est constituée de 3 440 panneaux de forme unique fabriqués sur-mesure : 2 500 panneaux d’aluminium et 940 panneaux de verre.
Le directeur de la Cité, Philippe Massol, m’expliquait : « Nous avons de très bonnes relations avec les Asiatiques qui ont des vignobles en Gironde, mais le mécénat n’est pas dans leur univers. Ils ne sont pas philanthropes. En France, le mécénat est encadré par une loi qui propose de déduire un faible pourcentage du chiffre d’affaire ; leur vignoble français ne produit pas encore assez pour s’intéresser à cela. Ils interviendront lors de colloques, conférences, spectacles et sur les 750 m2 d’expositions temporaires.»
«La Cité du Vin va évoquer la Chine comme les autres pays du monde. Il y aura des vins chinois dans sa boutique bien entendu, et nous serons sans doute les seuls à en proposer à Bordeaux, me disait Laurence Chesneau-Dupin, conservatrice du Patrimoine et directrice de la culture et des programmes. Elle proposera des ateliers de dégustations, pour s’étonner, découvrir ; par exemple, il expliquera l’exploitation d’un cépage dans le monde. En haut du belvédère, à 35 mètres au-dessus de la Garonne, le visiteur verra les images des vignobles situés à 20 kms jusqu’aux vignobles éloignés de 8000 kms, jusqu’aux vignes chinoises !» Laurence continuait : «La Cité du Vin racontera l’histoire des fleuves pour le commerce, les métamorphoses du vin, le rôle de la barrique en bois…»
Philippe Massol reprit : «Nous aurons un bureau pour le tourisme et l’oenotourisme qui s’adressera aux particuliers ; nous pourrons conseiller et accompagner un Chinois seul, pour visiter les différents vignobles avec nos navettes fluviales, réserver un séjour en France comme à l’étranger, découvrir le lieu de son choix… Les groupes resteront gérés par les Agences spécialisées (comme ‘’Bordeaux Saveurs’’).
Il y a une dizaine d’années, la Chine ne s’intéressait pas au vin ni à son commerce. La France, l’Espagne et l’Italie ont véhiculé leur civilisation occidentale du vin vers les Chinois. Le 14 juin 2013, une poignée d’irréductibles bordelais s’interrogeait sur le mot civilisation : pour César Compadre, journaliste spécialiste des Vins au quotidien Sud-Ouest, la civilisation «c’est la culture, l’histoire, l’économie, l’environnement, la matière grise, les compétences et finalement c’est ce qu’on retrouve dans la plupart des vignobles qui réussissent, notamment ceux de Bordeaux. Ce mot civilisation est très concret. Le vigneron qui travaille dur pour un très petit salaire est capable de me parler des heures sur son vin, et il apporte autant à la construction du vin qu’un très grand domaine viticole. Chacun, à son niveau, apporte une brique à l’édifice de la civilisation du vin, et cela depuis des centaines d’années.» César ajoutera plus tard : «la Bible cite 500 fois les mots vigne et vin, plus que les mots salade ou carotte !» Le représentant de Diva Bordeaux pensait que : «notre façon de consommer le vin définit la civilisation actuelle.» Sylvie Cazes a conclu : «Nos modes de productions et de consommations, et ce que le vin inspire dans les domaines des Arts, font la civilisation.» Depuis septembre 2015, la Cité des Civilisations du vin se nomme la Cité du vin ; personnellement, j’aimai le mot civilisation.
Anouk Legendre lors de la pose de la 1ère pierre le 19 juin 2013.
Anouk Legendre et Nicolas Desmazières, de l’agence parisienne X-TU, sont les architectes. La mise en scène a été confiée à l’agence anglaise de Dinah Casson et Roger Mann.
Le comédien français Pierre Arditi, amoureux des vins du bordelais, a été nommé Grand Ambassadeur de la Cité du Vin ainsi que le critique Robert Jr Parker et Laurent Fabius.
Eric Le Collen est conseiller scénographique.
Lire le Vin, le Rouge, la Chine sur les investissements des Chinois dans les vignobles français. www.levinlerougelachine.com