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31 10 15 – Début juillet 2015, Bernard Magrez a annoncé la vente de ses châteaux et vignobles bordelais non-classés, soit 16 propriétés.
Bernard Magrez reste propriétaire de nombreuses propriétés en Argentine, Californie, Chili, Espagne, Japon, Maroc, Portugal et Uruguay.
Ces ventes confirment sa volonté de se concentrer sur les must pour la rentabilité et l’image.
Château Guerry et Château Pérenne (photo plus bas) ont été vendus.
Château Plaisance à Capian a été acheté par Gen-Xiong Li en février 2015 ; le château était géré par Philippe Magrez depuis 2005, propriété de son père Bernard Magrez. La chartreuse du XVIIIème siècle domine une quarantaine d’hectares dont 29 en appellation Cadillac Côtes-de-Bordeaux ; elle appartenait autrefois à la famille du restaurateur bordelais Dubern et au footbaleur Bixente Lizarazu.
Le très discret Gen-Xiong Li possède également Château Puy-Guilhem à Saillans, Château Mayne-Blanc à Lussac et Château de Preuillac à Lesparre-Médoc.
Sont donc à la vente Château Arnaucosse, Château Galan, Château Gramont, Château Hauterive, Château Latrézotte, Château Les Grands Chênes, Château les Jourdis, Château Magrez Fombrauge, Château Moulin d’Ulysse, Château Moulin de Noaillac, Château Poumey, la Sérénité, La servitude Volontaire, Magrez Tivoli et la Tour Blanche.
Le tam tam bordelais dit que Bernard Magrez doit de l’argent aux »uns » et aux »autres ». Mes cancans disent que des nouveaux achats de vignobles par Bernard Magrez sont prévus dans la Vallée du Rhône, la Provence et le Languedoc Roussillon.
Dans ces régions, les Chinois ont acheté :
en Languedoc-Roussillon : Château de La Bastide,
en Provence dans le Vaucluse : Château Bouche et le Domaine des Pialons.
Le groupe Bernard Magrez continue de développer le tourisme et la gastronomie avec la Grande Maison tenue par le Chef Robuchon, l’organisation de wine tour de Luxe, ainsi que l’Institut Culturel et ses superbes expositions d’Art.
Fin 2015, le groupe a acheté la startup B-Winemaker et développe des ateliers de création de vin par assemblage de monocépages, avec ses crus classés.
Bernard Magrez fut l’un des premiers investisseurs à s’y installer lorsque le Pouvoir permit à des sociétés étrangères de détenir 95 % du capital d’une entreprise.
«C’était il y a quinze ans, à Qingdao (Tsingtao) dans la province de Shandong. On avait construit un chai de vinification, un chai d’élevage, la mise en bouteille… On élaborait un vin blanc à base de riesling italien de belle qualité. Comme on gagnait bien notre vie, les Autorités nous ont demandé de ‘’partager les profits’’. Mes collaborateurs ont mal supporté cette pression. Au bout de six ans nous sommes partis, ainsi que certains Américains et Australiens. Aujourd’hui, je distribue en Chine 1 million de bouteilles de Grands crus et 3,5 millions de bouteilles de tous mes autres châteaux.» Les dirigeants des firmes chinoises florissantes achetaient des produits de luxe. Ce mouvement a dynamisé les ventes en Chine du Groupe Magrez, avec un quart de son chiffre d’affaires en 2011 contre 7 % cinq ans avant.
– Pourquoi le vin de Bordeaux ? Pourquoi le sac Hermès, le parfum Chanel n°5 ?
«Ceux qui ‘’donnent le ton’’ ont démocratisé le vin de Bordeaux ; demain, ils iront vers autre chose, m’explique Bernard Magrez. Pour l’instant le Bordeaux est porteur d’Image. C’est une mode créée par des gens emblématiques, donc suivie ; aux Etats-Unis ce soir, nous dînerons avec un vin de Napa valley (Californie) : il y a dix ans c’était dévalorisant pour celui qui l’offrait car seul le vin de Bordeaux était considéré. La mode est une chose mais il ne faut pas négliger la concurrence actuelle des vins italiens, espagnols et australiens ; ils ne cessent d’améliorer la qualité de leurs grands vins et bientôt la notoriété des Grands crus bordelais ne suffira plus pour conserver son avantage concurrentiel.» Bernard Magrez poursuit : «Les Chinois sont des conquérants, ils n’ont peur de rien. Ça ne me gêne pas qu’ils investissent à Bordeaux. Ils admirent le ‘’luxe à la française’’. Ils vendent notre vin. Comme l’Américain en 1970, le Chinois veut un domaine au nom de Bordeaux, signe de réussite sociale. Il sait qu’il vendra ce vin grâce à son réseau, un marketing et une communication pointus. Il profite de la faiblesse actuelle du foncier français ; il choisit une propriété située dans des appellations de moyenne gamme : les terroirs hauts de gamme, étant peu affectés par la crise, ils ne sont pas à vendre.»
Texte extrait de le Vin, le Rouge, la Chine sur les investissements des Chinois dans les vignobles français : les 116 domaines sont décrits. 242 pages et 350 photos de Laurence Lemaire, préfacées par Alain Juppé et Alain Rousset. Versions papier et numérique 8€ seulement sur www.levinlerougelachine.com