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25 08 15 – «Le Malbec de Cahors n’a pas la finesse et l’élégance du Malbec argentin. Le Malbec argentin est unique à l’Argentine ; je le différencie du Côt en expression de feuilles, en expression de grappes… Ces deux variétés produisent des vins différents.» me dit François Lurton.
Avant 1874, le Cot N était le cépage rouge le plus cultivé dans le Bordelais. Il était planté dans 80 % des vignobles de Blaye et Bourg (rive droite de la Gironde) avant la maladie du phylloxera ; si les porte-greffes américains contraient l’épidémie, le Cot N est devenu très sensible à la pourriture : tandis qu’ailleurs les terroirs se réveillaient, celui de Cahors s’est endormit. Ses rendements étaient trop élevés et donnaient des vins légers aux goûts durs, épais, amers. Il est encore indispensable de freiner sa production pour obtenir un produit de qualité.
Monsieur Pressac, pépiniériste à Libourne, aurait diffusé ce cépage à son nom, puis il a été nommé Malbec. Il est aussi appelé Côt en France.
Produit dans la région de Cahors, sa couleur intense et ses nuances obscures produisaient une variété appelée les vins noirs de Cahors ; il est puissant et fruité, plein de fougue ; il donne un vin rouge masculin. Pourtant, cette AOC Cahors de 3800 hectares est peu achetée par les Français ; les États-Unis et la Chine sont les 1ers marchés. Le climat de la région et sa basse altitude sont moins propices qu’en Argentine pour développer les vertus de ce cépage; sur le plan gustatif, le Malbec argentin a une aromatique plus exubérante due à leurs terroirs en altitude. «Le Cahors a son style, sa personnalité. Ici, on fait un Malbec de terroir» dit Jérémy Arnaud, directeur marketing de l’interprofession de Cahors. Et grâce au réchauffement climatique, le Malbec de Cahors est de moins en moins acide.
Le Côt a été introduit en Argentine par l’agronome Français Michel Pouget en 1868. Ce cépage Malbec a parfaitement épousé le terroir et le climat de Mendoza sur les contreforts de la cordillère des Andes. Son avantage est qu’il n’a pas besoin de vieillir longtemps pour être bon ; il est déjà élaboré après 5 ans de stockage ; toutefois, ce vin rouge charpenté est idéal pour la garde.
Dans les années 1990, l’arrivée des œnologues français comme Michel Rolland a été décisive pour redécouvrir et améliorer les qualités du Malbec argentin. «Personne ne dira jamais que le Malbec ne marche pas en Argentine, même s’ils ne sont pas tous également bons. Personne ne va nier qu’il a une forte personnalité. Nous pourrons élaborer aussi du Merlot, du Tempranillo, du Cabernet ou du Syrah, mais la base de l’Argentine sera toujours le Malbec.» dit Michel Rolland. Ici, il a des arômes de fruits noirs et rouges, de prunes très mûres, de cerises, d’anis, et il évolue avec des arômes de cannelle et quelques touches de vanille.
A Mendoza, le Malbec se différencie par la diversité des sols et des combinaisons météorologiques : pour développer toutes les vertus de ce cépage, la différence de températures entre le jour et la nuit doit être très marquée. En été, ses températures varient de 10°C la nuit à 40°C le jour. Ainsi, ses vignobles en altitude produisent un vin d’acidité parfaite, coloré, et aux tanins abondants et doux.
L’Argentine est le 5ème producteur mondial de vin ; l’essentiel est consommé localement ; seule une petite partie, 5% environ, est exportée. La province de Mendoza est la plus grande région viticole d’Argentine et assure 2/3 de la production du pays.
«Le Malbec argentin est unique à l’Argentine ; je le différencie du Côt français, en expression de feuilles, en expression de grappes…»
Sa Bodega Piedra Negra (de la couleur des collines noires des Andes) est dans la Haute vallée de Uco. Avec son frère Jacques, il a acheté 200 hectares de terres vierges en 1996. Au Sud-est de la ville de Mendoza, à 700 mètres au-dessus du niveau de la mer, il bénéficie d’un climat continental avec une forte variation thermique.
Pour son vin Piedra Negra Gran Malbec, son défi était de créer un vin souple et élégant, tout en conservant la complexité de ce cépage emblématique du pays. Sa robe est pourpre comme la groseille, son nez a des notes de violette et de chocolat, en bouche la prune et les baies se dégagent puis un mélange de café et de vanille proviennent de son séjour en barriques, « avec un petit goût de pain grillé » précise François Lurton.
François Lurton remarque la qualité et les compétences des vins italiens et constate le manque de restaurants français en Italie qui feraient la promotion du vin français.
Sur son stand à Vinexpo, j’ai dégusté son vin sublime sans soufre : le Mas Janeil 2014 qui mérite un grand détour, produit en Côtes du Roussillon, à Tautavel .
Lire son blog http://www.blog-francoislurton.com/
ADP a reprit le domaine de Lagrézette en 1980. Son vignoble produit du Malbec depuis 1503. Avec l’aide de Michel Rolland, les pieds hybrides ont été arrachés et le Malbec d’origine a été replanté ; les vignes ont été ventilées, on effeuille et on vendange à la main. Il compte 65 hectares (85 % de Malbec, 13% de Merlot et 2% de Tannat). Le Malbec fait aujourd’hui la singularité des vins du château. 2,7 hectares ont produit le cru d’excellence Le Pigeonnier, le seul Malbec de l’hémisphère nord à avoir obtenu un 95/100 par le critique viticole Robert Parker.
Château Lagrezette a une image plus forte que son AOC ; le domaine se différencie des vins de Cahors en mentionnant Malbec sur ses étiquettes et l’AOC Cahors sur les contre-étiquettes : «J’ai été le premier à écrire malbec en gros sur mon étiquette. Cahors est imprononçable à l’étranger» dit ADP. «Les consommateurs dans le Monde connaissent le Malbec grâce aux Argentins. Si l’interprofession de Cahors fait un travail remarquable, le mot Cahors reste difficilement identifiable et prononçable par les étrangers, et sur le plan marketing French Malbec ou Original Malbec sont plus efficaces» explique son directeur Claude Boudamani. «Le Malbec est un cépage de vigneron et de terroir : leurs qualité fait la différence, bien plus que le pays qui produit son vin : Argentine, France, Chili ou Californie.»
Je recommande également le vin Bio en malbec de Château Les Hauts d’Aglan de Isabelle Rey-Auriat 46700 Soturac – que j’ai dégusté à La Conserverie 18 rue Notre Dame à Bordeaux.
Les Chinois sont impressionnés par la couleur rouge-noire du vin de Cahors : un signe de qualité pour eux. Ce marché à gros potentiel est un marché difficile : la qualité des contacts est essentielle.
Sur le stand de Vinexpo 2015 à Bordeaux, Christelle Chene, ambassadrice bilingue chinois de François Lurton faisait déguster à des Taiwanais un millésime du Chacayes 100% Malbec. Ce vin provient de la meilleure parcelle de la Bodega Piedra Negra. Chacayes signifie ‘’petits renards’’ qui avaient le bon goût de manger les raisins. Un hectare de cette parcelle de Malbec possède la plus grande densité de plantation au monde, avec 20 000 pieds/hectares ; ses raisins sont extrêmement concentrés avec un rendement très faible d’environ un kilogramme par pied.
Pour ces Taiwanais, le coté soyeux et gras de ce vin qui emballe leur bouche, leur rappelle la boisson d’origine japonaise, sans alcool ni sucre, qui a le goût acidulé du yaourt, du lait (photo).
«Concernant Château Lagrezette, les Chinois aiment son ancienneté (1503), l’histoire de l’Homme Alain-Dominique Perrin et bien sûr, notre stratégie commerciale adaptée.» dit Claude Boudamani (en photo). «La politique d’anti-corruption du Président Chinois a stoppé net la tradition qui consistait à offrir des grands crus et des grands spiritueux. Le marché chinois s’est ainsi porté sur la recherche de vin à boire plutôt que des vins pour des cadeaux.» explique-t’il. Château Lagrezette travaille depuis avec des petits distributeurs chinois et son chiffre à triplé en 2014.
Julien Barthe travaille pour le vignoble de sa belle-famille, Château Beau-Séjour Bécot (1er Grand cru classé B de Saint-Emilion) et pour François Lurton. «Lorsque nous sommes arrivés en Argentine, nous n’étions pas les bienvenus. En 1990, François Lurton voulait investir avec son frère Jacques dans un désert de Mendoza… Il n’a pas été aidé du tout, à peine accueilli ; le terrain ne coûtait pas grand-chose mais il a investi pour faire venir les camions et les grues pour son chai, et planter des vignes ; il pensait déjà à l’oenotourisme en 90 ; il était visionnaire et les Argentins le prenaient pour un fou. Aujourd’hui, François est le ‘’roi soleil’’. C’était pareil au Chili et en Espagne ; ils se disaient ‘’qu’est-ce qu’ils viennent faire ?’’ Les bordelais font de même et regardant ces Chinois d’un œil méfiant. Mais si ces Chinois font venir des capitaux, des touristes, s’ils font découvrir la rive droite au lieu de faire découvrir Napa Valley, ça me va. Et dans 10 ans nous verrons les Indiens. C’est l’histoire de Bordeaux. Les termes méprisants que vous entendez viennent de gens qui restent dans leur monde sans s’intéresser au monde. En 2010, 2011 et 2012, on était bien contents que les Chinois achètent nos vins. Quand je vais en Chine et que je dis ‘’Bordeaux’’ ils savent de quoi je parle ; et c’est grâce aux Chinois qui viennent ici. L’investissement des Chinois, des étrangers à Bordeaux est la continuité de l’histoire de Bordeaux.»
photo de François Lurton à cheval © Alain Benoit
photo de Michel Rolland, Alain-Dominique Perrin et sa fille Julie © ADP
photo de François Lurton avec moi © Chris Couly
Voir mes photos de Vinexpo 2015 http://www.sireneproduction.com/planche-bordeaux-vinexpo-2015.html
Lire le Vin, le Rouge, la Chine sur les investissements des Chinois dans les vignobles français : les 132 domaines sont décrits. 242 pages et 350 photos de Laurence Lemaire, préfacées par Alain Juppé et Alain Rousset. Versions papier 20€, et numérique 8€ seulement sur www.levinlerougelachine.com